La lumière véritable dans l’ombre des Saints Innocents (1 Jn 1, 5 – 2, 2)

La lumière véritable dans l’ombre des Saints Innocents (1 Jn 1, 5 – 2, 2)

Le temps de Noël est une invitation à contempler la lumière qui brille dans les ténèbres, cette lumière que l’apôtre Jean proclame avec force : « Dieu est lumière, en lui il n’y a pas de ténèbres » (1 Jn 1, 5). Pourtant, cette lumière n’abolit pas immédiatement l’ombre, comme en témoigne la fête des Saints Innocents. Ces martyrs involontaires, victimes de la cruauté d’Hérode, rappellent que la naissance du Sauveur ne se dissocie pas de la lutte contre le mal. La première lettre de Jean nous guide dans une méditation sur la lumière divine, la confrontation avec le péché, et la purification par le Christ.

« Dieu est lumière : une promesse d’espérance »

La déclaration de Jean, « Dieu est lumière », est une vérité fondamentale de la foi chrétienne. Cette lumière divine illumine le chemin de tout croyant, révélant à la fois la beauté de la vérité et les dangers du péché. Saint Augustin écrivait : « La lumière de Dieu ne se contente pas de briller, elle réchauffe et purifie ceux qui s’en approchent. »

En ce temps de Noël, la lumière de la crèche éclaire non seulement la joie des bergers, mais aussi les ténèbres des événements tragiques. La fête des Saints Innocents rappelle que le Christ est venu dans un monde marqué par la violence et l’injustice. Pourtant, en Lui, cette lumière ne peut être vaincue. Elle est une promesse d’espérance pour tous ceux qui cherchent à marcher dans la vérité, malgré les épreuves.

« Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous égarons »

Jean ne s’arrête pas à une simple proclamation de la lumière divine. Il met en garde contre l’illusion d’une pureté parfaite. Le péché, réalité omniprésente, est incompatible avec la lumière. Comme l’écrit Benoît XVI dans Deus Caritas Est, « reconnaître son péché est le premier pas pour accueillir l’amour rédempteur de Dieu. »

À Noël, l’innocence de l’Enfant-Jésus contraste avec notre condition humaine marquée par la faiblesse. La fête des Saints Innocents nous confronte à cette vérité : le péché des puissants, incarné par Hérode, peut engendrer des tragédies. Pourtant, Jean invite chacun à une démarche de vérité et d’humilité : reconnaître ses fautes, non pour désespérer, mais pour se laisser toucher par la miséricorde divine.

« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste »

La confession des péchés, selon Jean, ouvre à la fidélité et à la justice de Dieu. Ce n’est pas une justice punitive, mais une justice rédemptrice qui purifie et restaure. Saint Thomas d’Aquin souligne : « La justice de Dieu ne se sépare jamais de sa miséricorde, car il est fidèle à sa promesse de salut. »

La fête des Saints Innocents, en mettant en lumière l’innocence brisée par le mal, nous rappelle que seule la grâce du Christ peut réparer ce qui est détruit. À Noël, nous contemplons l’Incarnation non seulement comme un acte d’amour, mais aussi comme le début de l’œuvre de réconciliation de Dieu avec l’humanité. Chaque confession devient une renaissance, un retour à la lumière.

« Jésus-Christ, victime d’expiation pour nos péchés »

Jean conclut ce passage en rappelant que Jésus est « victime d’expiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jn 2, 2). À travers ces mots, l’apôtre nous dirige vers le mystère central de la foi chrétienne : l’amour sacrificiel du Christ. Comme le résume le Concile Vatican II dans Gaudium et Spes, « par son Incarnation, il s’est uni en quelque sorte à tout homme ; par sa croix, il a offert à tous la rédemption. »

La fête des Saints Innocents trouve son sens profond dans ce mystère. Ces enfants, innocents de tout péché, deviennent des figures du Christ lui-même, Agneau immolé pour le salut du monde. À Noël, la crèche annonce déjà la croix, et la lumière divine s’affirme comme un chemin d’amour et de don total. En contemplant cet amour, nous sommes appelés à devenir témoins de la lumière dans un monde encore marqué par les ténèbres.

Conclusion

En méditant sur 1 Jn 1, 5 – 2, 2 dans le contexte de Noël et de la fête des Saints Innocents, nous découvrons une vérité essentielle : Dieu est lumière, mais cette lumière ne s’impose pas par la force. Elle invite, éclaire et purifie. Le péché, toujours présent, n’est pas une fatalité : en confessant nos fautes, nous entrons dans le chemin de la réconciliation offert par Jésus-Christ. Que cette lumière divine guide nos pas et illumine nos vies en ce temps de Noël, où la joie de la naissance du Sauveur se mêle à l’espérance de la vie éternelle.


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