La Lumière incarnée (1 Jn 1, 1-4)

La Lumière incarnée (1 Jn 1, 1-4)

Dans le temps liturgique de Noël, où la Parole s’est faite chair et a habité parmi nous, le prologue de la première lettre de saint Jean (1 Jn 1, 1-4) résonne avec une intensité particulière. Ce texte nous invite à contempler la profondeur du mystère de l’Incarnation, en dévoilant la centralité de Jésus-Christ, véritablement Dieu et véritablement homme, qui vient illuminer le monde.

« Ce que nous avons entendu : la Parole vivante de Dieu »

Saint Jean commence par une affirmation forte : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu… ». Cette introduction résonne comme un écho au prologue de l’Évangile selon saint Jean : « Au commencement était le Verbe ». Dans les deux cas, l’accent est mis sur l’éternité de la Parole de Dieu. Mais ici, l’apôtre insiste sur une expérience personnelle : entendre, voir, toucher.

Comme le souligne Benoît XVI dans Verbum Domini, « la foi chrétienne n’est pas une idée, mais une rencontre personnelle avec le Verbe, Jésus-Christ ». À Noël, cette Parole éternelle a pris un visage humain, se rendant accessible non seulement à l’intelligence, mais aussi aux sens. L’expérience de saint Jean devient alors un modèle pour chaque croyant : nous sommes invités à écouter le Christ dans sa Parole proclamée, à le contempler dans les mystères de la liturgie, et à le toucher dans les sacrements, surtout dans l’Eucharistie.

« Ce que nous avons vu : la gloire de l’Incarnation »

Saint Jean continue : « Ce que nous avons vu de nos yeux… nous vous l’annonçons ». À Noël, les bergers ont vu l’Enfant dans la crèche, mais ce qu’ils contemplaient dépassait l’apparence humaine. La gloire de Dieu était cachée dans cette fragilité. Origène écrit : « Dans la chair de Jésus se trouve cachée toute la plénitude de la divinité ».

Le mystère de Noël nous invite à dépasser les apparences pour entrer dans la contemplation de la gloire divine. Cette vision n’est pas réservée à quelques privilégiés, mais s’offre à tout croyant qui ouvre son cœur. Dans chaque eucharistie, cette gloire se manifeste sous les apparences du pain et du vin, signe d’une présence réelle et aimante.

« Ce que nous avons touché : Dieu proche de l’humanité »

En affirmant qu’ils ont touché la Parole de vie, saint Jean met en lumière la réalité tangible de l’Incarnation. Jésus n’est pas une idée abstraite ou une figure mythique ; il est pleinement homme. Comme l’écrit saint Léon le Grand : « La naissance du Seigneur est la naissance de la vie même ».

Ce geste de toucher exprime une proximité inouïe entre Dieu et l’homme. À Noël, cette proximité se fait palpable dans la tendresse d’un nouveau-né. Ce mystère nous invite à reconnaître que Dieu veut se rendre proche de nous dans chaque aspect de notre vie quotidienne. Cette proximité est aussi un appel : tout comme Jésus s’est rendu accessible, nous sommes invités à être proches des autres, surtout des plus vulnérables.

« Notre joie est parfaite : l’Incarnation comme source de communion »

Le texte culmine dans une déclaration bouleversante : « Nous vous écrivons cela pour que notre joie soit complète ». L’Incarnation ne concerne pas seulement l’union entre Dieu et l’homme, mais aussi la communion entre les hommes. Comme l’exprime saint Augustin : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne participant de la nature divine ».

À Noël, cette communion est symbolisée par l’assemblée des croyants qui se réunissent pour célébrer la naissance du Sauveur. La joie parfaite naît de cette unité dans la foi, où chacun, en contemplant l’Emmanuel, trouve sa place dans l’Église, famille de Dieu. Cette joie n’est pas un simple sentiment éphémère, mais une certitude profonde que Dieu est avec nous, aujourd’hui et pour l’éternité.

Conclusion

La première lettre de saint Jean nous rappelle que Noël est bien plus qu’une fête de lumières et de cadeaux : c’est une rencontre personnelle avec la Parole incarnée, Jésus-Christ. En l’écoutant, en le contemplant et en le touchant, nous entrons dans une communion de joie parfaite, anticipant la plénitude de la vie éternelle. En ce temps de Noël, répondons à cet appel à accueillir le Christ dans nos cœurs et dans nos vies, en témoignant de sa lumière auprès de ceux qui nous entourent.

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