Introduction :
L’Évangile de Matthieu nous invite, en ce temps de l’Avent, à méditer sur la puissance de la foi et la guérison spirituelle, thèmes essentiels pour préparer nos cœurs à accueillir le Christ. Dans Mt 9, 27-31, Jésus guérit deux aveugles, une guérison qui dépasse la simple dimension physique pour toucher le cœur des croyants. Ces versets nous enseignent à écouter et à suivre le Christ avec une foi vivante, une foi qui ne se contente pas de mots mais qui se traduit par l’action.
1. La rencontre des aveugles : Foi et persévérance
Dans le passage de Matthieu, deux aveugles suivent Jésus en criant : « Aie pitié de nous, fils de David ! » (Mt 9, 27). Ce cri est un acte de foi, un acte de confiance totale en la capacité du Christ à guérir. Leur foi est tenace : ils poursuivent Jésus malgré la foule et la distance, ne se laissant pas décourager. Cette persévérance dans la foi est une leçon importante pour les chrétiens aujourd’hui. Nous aussi, en ces jours de l’Avent, devons apprendre à persévérer dans notre foi, à chercher le Seigneur avec insistance, même lorsque les réponses semblent tarder.
Saint Augustin souligne cette attitude de persévérance : « La foi est celle qui, même dans les ténèbres, ne cesse de chercher la lumière. » Ces aveugles ne se contentent pas de demander, ils suivent Jésus, ils croient qu’il peut les guérir. Cette dynamique est la même dans notre vie spirituelle : il ne suffit pas de prier, il faut marcher avec foi, un pas après l’autre, vers le Christ, en toute confiance.
2. La question de Jésus : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? »
Jésus, après avoir été sollicité, demande aux aveugles : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? » (Mt 9, 28). Cette question, loin d’être anodine, interroge profondément la nature de la foi. Il ne s’agit pas seulement de demander une guérison, mais de reconnaître la divinité du Christ et sa toute-puissance. Jésus veut savoir si ces hommes croient en Lui, non seulement comme guérisseur, mais comme Fils de Dieu. Il les invite à affirmer leur foi avant même de recevoir la guérison.
Le théologien Ratzinger (Benoît XVI) écrit : « La foi en Jésus Christ est la foi en Celui qui est la réponse de Dieu à la souffrance et à la misère de l’humanité. » Dans le contexte de l’Avent, nous sommes appelés à poser cette même question à notre cœur : croyons-nous véritablement que Jésus peut renouveler nos vies et guérir nos blessures les plus profondes ?
3. La guérison : Un signe de la venue du Royaume
Jésus répond à la foi des aveugles par une guérison immédiate : « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Mt 9, 29). Leurs yeux s’ouvrent, et ils peuvent voir. Mais cette guérison est plus qu’une simple guérison physique ; elle est un signe du Royaume de Dieu qui s’approche. L’Avent est justement ce temps où nous attendons le Christ, où nous nous préparons à l’accueillir non seulement comme un enfant dans une crèche, mais aussi comme le Sauveur qui guérit, réconcilie et transforme.
Les Pères de l’Église, notamment saint Jean Chrysostome, nous rappellent que chaque guérison opérée par Jésus est aussi un enseignement pour le chrétien : « L’œuvre de Jésus n’est pas seulement de guérir les corps, mais aussi de guérir les âmes. » En ce temps de préparation, nous devons nous demander si nous sommes prêts à laisser Jésus guérir nos cœurs, à accepter cette purification et cette guérison spirituelle.
4. Le silence ordonné par Jésus : Un appel à l’humilité
Après la guérison, Jésus leur donne un ordre surprenant : « Ne le dites à personne » (Mt 9, 30). Pourquoi ce silence ? Jésus demande aux guéris de ne pas proclamer leur guérison. Ce geste de discrétion est un enseignement sur l’humilité et la vérité. Jésus ne veut pas être perçu seulement comme un guérisseur, mais comme le Messie qui vient instaurer un Royaume spirituel.
Le Cardinal Ratzinger, dans ses écrits, évoque le silence de Jésus comme une invitation à vivre une foi authentique, loin des spéculations humaines et des fausses attentes. Dans l’Avent, le silence est essentiel. Nous sommes appelés à écouter Dieu dans le silence, à accueillir son message sans bruit ni éclat extérieur, mais dans un cœur prêt à l’accueillir. Ce silence nous prépare à recevoir la véritable lumière de Noël.
Conclusion : L’appel de l’Avent à une foi vivante
Mt 9, 27-31 nous enseigne que la foi est la clé de la guérison et de la transformation. Les aveugles, par leur foi persévérante, ont reçu non seulement la guérison physique, mais surtout la lumière du Christ. L’Avent est un temps privilégié pour réexaminer notre propre foi et nous poser la question : croyons-nous en Jésus, capable de guérir et de transformer nos vies ? Cette période nous invite à préparer nos cœurs en vue de la venue du Sauveur, avec la certitude qu’il répond à ceux qui viennent à Lui dans la foi. Que ce temps nous conduise à une plus grande intimité avec le Christ, et qu’il réveille en nous le désir ardent de le suivre, de le rencontrer dans la prière et la conversion.