L’Évangile de Matthieu, chapitre 8, versets 5 à 11, nous présente un moment fort de la vie de Jésus où un centurion, un officier romain, témoigne d’une foi profonde qui obtient la guérison de son serviteur. Ce passage est riche de significations et d’applications spirituelles, particulièrement en ce temps de l’Avent, où les chrétiens sont invités à se préparer intérieurement à la venue du Christ. À travers cet épisode, Jésus nous montre l’importance de la foi, de la confiance et de la reconnaissance de sa souveraineté divine.
1. La rencontre du centurion : un appel à la foi véritable
Dans cet épisode, Jésus rencontre un centurion romain qui, par un acte de foi sincère, demande la guérison de son serviteur. Il déclare : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri » (Mt 8, 8). Ce centurion, bien que païen, reconnaît l’autorité de Jésus et place en lui une confiance absolue. Cette parole profonde nous invite à réfléchir sur notre propre foi en Dieu. Comment accueillons-nous Jésus dans notre cœur et dans nos vies ? L’Avent est un moment propice pour renouveler notre foi et notre confiance en Dieu, en le recevant pleinement dans notre existence.
L’auteur et théologien chrétien Jean-Paul II écrivait : « La foi chrétienne est avant tout un acte de confiance en la personne de Jésus. » Cette citation souligne l’importance de croire en la personne du Christ, et non seulement en ses œuvres. Le centurion démontre une foi radicale en Jésus, une foi qui va au-delà des simples signes et prodiges. Ce passage nous invite à approfondir cette foi, à la rendre personnelle et authentique, à l’exprimer dans nos prières et dans nos actions.
2. Jésus loue la foi du centurion : une foi qui dépasse la pensée humaine
Lorsque Jésus entend la demande du centurion, il est étonné et déclare : « En vérité, je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi » (Mt 8, 10). Par cette affirmation, Jésus montre que la foi véritable n’est pas limitée par les frontières religieuses, mais qu’elle peut émerger même là où on ne l’attend pas. Le centurion, étranger à la tradition juive, incarne la foi qui dépasse les conventions et les attentes humaines. En cette période de l’Avent, cette parole nous invite à élargir notre regard et à reconnaître les signes de la foi authentique là où nous ne les attendons pas.
Le cardinal Ratzinger (futur pape Benoît XVI) écrivait : « La foi chrétienne n’est pas simplement une adhésion intellectuelle, mais un acte de confiance en Dieu. » Cette citation nous aide à comprendre que la foi est une rencontre personnelle avec le Christ, et non une simple acceptation intellectuelle de ses enseignements. Le centurion incarne cette foi vivante qui ne se contente pas de paroles, mais qui se traduit par une confiance totale en Dieu, quelle que soit la situation. Cela nous invite à nous examiner pendant l’Avent : avons-nous une foi vivante, une foi qui va au-delà des apparences et des conventions ?
3. Le miracle accompli : Jésus manifeste son autorité divine
Dans les versets suivants, Jésus exécute immédiatement la guérison du serviteur du centurion. Par ce miracle, Jésus ne fait pas seulement une action de guérison physique, mais il manifeste également son autorité divine. Le verset suivant, « Et à l’heure même, le serviteur fut guéri » (Mt 8, 13), montre la puissance de la parole de Jésus. Il n’a pas besoin de se rendre chez le centurion, sa parole suffit pour guérir. Jésus révèle ainsi qu’il est le Maître du temps et de l’espace, et qu’il a autorité sur la vie et la mort.
Ce miracle nous rappelle que Jésus, le Fils de Dieu, possède toute autorité sur les forces naturelles et spirituelles. En ce temps de l’Avent, où nous attendons la naissance de Jésus, ce passage nous invite à réfléchir sur l’importance de son autorité dans nos vies. Avons-nous pleinement confiance en la puissance de la parole de Dieu pour transformer nos vies ? L’Avent est un temps de préparation, un moment propice pour accueillir la puissance de la parole de Dieu dans nos cœurs.
4. Un appel à l’unité et à la communion dans le royaume de Dieu
Enfin, Jésus termine cet épisode en proclamant : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident, et ils se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux » (Mt 8, 11). Par cette déclaration, Jésus souligne que la foi en lui ouvre les portes du royaume de Dieu, non seulement pour les Juifs, mais pour tous ceux qui croient en lui, qu’ils soient juifs ou païens. Ce passage est un appel à l’unité et à la communion dans le corps du Christ, une unité qui transcende les différences culturelles, ethniques et sociales.
L’auteur spirituel Henri Nouwen écrit : « Dans le royaume de Dieu, il n’y a pas de frontières, pas de murs. Ce royaume est un lieu d’accueil et de communion. » Ce royaume promis à ceux qui croient en Jésus est une invitation à participer à cette communion fraternelle. L’Avent, temps de préparation à la naissance du Christ, est aussi un moment pour renforcer nos liens fraternels avec nos frères et sœurs dans la foi, en dépassant les divisions et en nous unissant autour du Christ.
Conclusion : La foi vivante du centurion, modèle d’espérance en Jésus
En ce temps de l’Avent, l’histoire du centurion dans Matthieu 8, 5-11 nous offre un modèle de foi vivante et de confiance en Dieu. À travers cette rencontre, Jésus nous invite à reconnaître son autorité et à renouveler notre foi en sa puissance. L’Avent nous appelle à accueillir Jésus, la parole incarnée, dans nos vies et à nous préparer à sa venue, avec une foi qui va au-delà des apparences, une foi qui transforme nos cœurs et nos relations. La foi du centurion nous rappelle qu’il n’y a pas de frontière pour la grâce de Dieu et que son royaume est ouvert à tous ceux qui croient en lui.
