Romains 10, 9-18 : La foi, la confession et l’appel universel au salut

La prière comme expression de la foi
La prière comme expression de la foi

L’épître aux Romains, écrite par Saint Paul, est l’un des écrits les plus théologiques du Nouveau Testament. Dans Romains 10, 9-18, Paul aborde un thème central de la foi chrétienne : la justification par la foi et l’appel universel à la salvation. Cet extrait nous dévoile une invitation pressante à croire en Jésus-Christ et à confesser cette foi de manière vivante et publique. L’Apôtre, dans cette section de sa lettre, relie la foi au salut, en la présentant comme le moyen par lequel l’humanité reçoit la grâce de Dieu. Nous allons explorer les divers aspects de ce passage pour mieux comprendre son message profond.

1. La confession de la foi : fondement de la salvation (Romains 10, 9-10)

Le passage commence par une exhortation claire : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10, 9). Paul nous rappelle ici le lien fondamental entre foi et confession. La foi chrétienne n’est pas simplement une conviction intérieure, mais une proclamation publique de cette croyance. La confession de Jésus comme Seigneur est le premier pas vers la salvation.

Saint Augustin commente ce verset en soulignant que « la foi sans l’aveu extérieur est un trésor caché » (Traité sur l’évangile de Jean, 39). La confession extérieure est donc essentielle, non seulement pour renforcer notre foi, mais aussi pour manifester au monde notre appartenance au Christ. L’Acte de foi chrétien n’est pas une simple affirmation personnelle, mais une déclaration publique qui engage toute l’existence du croyant dans la communauté de l’Église.

2. La foi accessible à tous : un message universel (Romains 10, 11-13)

Un aspect central de ce passage est l’universalité de l’appel au salut. « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rm 10, 13). Paul cite ici le prophète Joël (Jl 3, 5) pour souligner que la promesse du salut s’adresse à tous, sans distinction de race, de culture ou de statut social. Le salut offert par Dieu est un don gratuit et accessible à toute l’humanité.

Le Pape François dans Evangelii Gaudium insiste sur cette universalité de la foi : « L’Évangile est pour tout homme, tout homme qui est cher aux yeux de Dieu et qui est appelé à recevoir la miséricorde du Christ » (EG 113). Le passage de Romains 10 nous rappelle que la foi chrétienne n’est pas un privilège exclusif de certains, mais une invitation adressée à tous. Jésus-Christ est le Sauveur du monde entier.

3. La mission de l’Église : Proclamer la Parole (Romains 10, 14-17)

Saint Paul souligne l’importance de la prédication pour l’extension de l’Église. Il interroge : « Comment invoqueront-ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » (Rm 10, 14). Ce passage fait écho à l’appel missionnaire de l’Église, soulignant qu’il est impératif que l’Évangile soit annoncé à tous.

Le Concile Vatican II, dans Ad Gentes, rappelle que l’Église est « envoyée à toutes les nations » pour proclamer la bonne nouvelle du Christ. « C’est le devoir de toute l’Église de proclamer la parole de Dieu afin qu’elle soit entendue par tous, sans distinction » (Ad Gentes, 1). La foi ne peut se transmettre que par la prédication de la parole de Dieu. En effet, l’annonce de l’Évangile reste le moyen principal par lequel les individus sont amenés à découvrir le salut en Jésus-Christ.

4. L’attitude de l’Israélite face au message chrétien (Romains 10, 18)

Saint Paul se termine par une réflexion sur la réceptivité du peuple d’Israël à ce message : « Mais, me direz-vous, n’ont-ils pas entendu ? Bien sûr qu’ils ont entendu ! » (Rm 10, 18). Cette question met en lumière la tension entre l’annonce de l’Évangile et le rejet que certains groupes peuvent en faire. Le rejet du message chrétien par certains membres d’Israël est un thème récurrent chez Paul. Toutefois, il insiste sur l’absence de toute excuse : « leur voix est parvenue à toute la terre et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde » (Rm 10, 18).

L’Église, tout en reconnaissant le rejet de l’Évangile par certains, est encouragée à persévérer dans la mission, sachant que l’appel au salut est universel. Comme le souligne le catéchisme de l’Église catholique : « L’annonce de l’Évangile aux non-croyants est une exigence de l’amour de Dieu » (CEC 848). L’Église se doit de persévérer dans sa mission de diffusion de la Parole de Dieu, même face à l’indifférence ou au rejet.

Conclusion : La foi vivante et l’appel à la mission

En conclusion, Romains 10, 9-18 nous invite à vivre une foi pleine et entière, fondée sur la confession publique du Christ et l’annonce de l’Évangile à tous. La foi, loin d’être un acte privé, est un engagement public qui doit être proclamé et partagé. Cette foi s’adresse à tous, sans exception, et l’Église a pour mission de porter cette bonne nouvelle dans le monde entier. Ce texte nous pousse donc à une prise de conscience : la foi doit être vivante, partagée et diffusée, afin de permettre au salut de toucher le plus grand nombre.

Ainsi, la lecture de Romains 10, 9-18 est une invitation à renouveler notre engagement personnel et communautaire. Que chacun de nous, en ce temps de prière et de méditation, soit davantage conscient de l’appel à vivre et à annoncer l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin dans la recherche

Pour en savoir plus, lire cet article sur « La christologie de Romains 10, en suivant ce lien.

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