Préparons nos cœurs à la venue du Seigneur
Chers Frères et Sœurs,
En ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. À cette occasion, je vous souhaite une année profondément sanctifiante, marquée par une foi plus vivante, plus enracinée dans la Parole de Dieu. L’Avent est un temps d’attente, mais aussi d’espérance et de préparation, un temps qui nous invite à accueillir le Seigneur dans nos vies avec des cœurs renouvelés.
Les textes de ce jour éclairent notre chemin en nous appelant à un double accueil : celui de Jésus, dont nous ferons mémoire à Noël, et celui du Christ glorieux, qui viendra à la fin des temps. Ces deux horizons ne s’opposent pas, mais se rejoignent dans notre préparation intérieure. Regardons ensemble comment la liturgie de ce jour nous guide.
1. Un tableau apocalyptique : un appel à l’espérance, non à la peur
Dans l’Évangile de ce jour (Lc 21, 25-28.34-36), Jésus utilise un langage apocalyptique pour décrire la fin des temps : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et sur terre, les nations seront affolées. » Ce tableau sombre pourrait semer l’effroi, mais il porte en réalité un message d’espérance. Jésus nous invite à nous redresser et à relever la tête, car « notre rédemption approche ».
Les bouleversements décrits symbolisent la transformation du monde sous l’action de Dieu. Saint Jean Chrysostome écrit : « Le soleil et la lune ne s’éteindront pas pour effrayer les croyants, mais pour annoncer une gloire plus grande à venir. » Ainsi, ce qui paraît menaçant est en réalité l’annonce d’un renouvellement.
Dans ce contexte, il est crucial de ne pas céder aux discours alarmistes de certains, qui prétendent connaître la date de la fin du monde. Jésus lui-même déclare : « Ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges, ni le Fils, mais seulement le Père » (Mc 13, 32). Loin de nourrir la peur, ces paroles nous appellent à une vigilance confiante.
2. La promesse d’un monde renouvelé : justice et paix
La première lecture (Jr 33, 14-16) nous rappelle la promesse de Dieu : « Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda. » Dieu promet d’établir une justice durable par la venue d’un descendant de David, un germe de justice.
Ce germe de justice, c’est le Christ lui-même, qui vient restaurer la paix et établir son règne. Son nom, « Le-Seigneur-est-notre-Justice », révèle son rôle de Sauveur universel. En Jésus, la justice divine s’incarne, non comme une vengeance, mais comme un rétablissement de l’ordre voulu par Dieu.
Frères et Sœurs, nous aspirons tous à cette justice. Nous souffrons souvent de l’injustice et de l’oppression. Mais avant de désirer la justice de Dieu pour nous, nous devons nous interroger : sommes-nous justes envers les autres ? Opprimons-nous ou blessons-nous ceux qui nous entourent par nos paroles ou nos actes ? Le prophète Michée nous rappelle : « Ce que le Seigneur demande de toi : pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec ton Dieu » (Mi 6, 8).
3. Préparer nos cœurs dans l’attente active
L’Avent n’est pas un temps d’attente passive. Saint Paul, dans la deuxième lecture (1 Th 3, 12–4, 2), nous exhorte à progresser dans l’amour et la sainteté : « Que le Seigneur vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche. » Cette sainteté passe par une vie tournée vers Dieu et les autres.
Préparer nos cœurs signifie abandonner tout ce qui nous éloigne de Dieu : la débauche, l’égoïsme, les soucis excessifs de ce monde. Jésus nous invite à rester éveillés et à prier en tout temps (Lc 21, 36). La prière est le moyen par excellence de demeurer en communion avec lui et de fortifier notre foi.
Le pape François nous rappelle : « L’Avent est un temps pour élargir les horizons de notre cœur, pour nous laisser surprendre par la vie qui se renouvelle chaque jour. » En prenant des résolutions concrètes – comme consacrer davantage de temps à la prière ou aux œuvres de charité –, nous ouvrons nos cœurs à l’action de Dieu.
4. Créer un environnement de joie et d’espérance
Enfin, l’Avent nous appelle à être des artisans de joie et d’espérance pour ceux qui nous entourent. Si nous désirons accueillir le Seigneur dans nos vies, nous devons rendre nos cœurs disponibles, non seulement pour lui, mais aussi pour nos frères et sœurs.
Dans cette perspective, inspirons-nous de Zachée, qui, après sa rencontre avec Jésus, s’est empressé de réparer les torts qu’il avait causés (Lc 19, 8). Suivre son exemple, c’est reconnaître nos manquements et chercher à rétablir des relations justes et aimantes autour de nous.
Conclusion : Une résolution pour l’Avent
Frères et Sœurs, en ce début d’année liturgique, prenons ensemble la résolution de nous préparer activement à la venue du Seigneur. Restons éveillés dans la prière, vivons l’amour au quotidien, et laissons la justice et la paix de Dieu transformer nos vies.
Que le Seigneur nous donne la grâce de nous redresser et de relever la tête avec confiance, dans l’attente joyeuse de sa venue. Que cet Avent soit un temps de renouveau spirituel pour chacun de nous.
Amen.