L’Épître aux Thessaloniciens, rédigée par Saint Paul vers 51 après Jésus-Christ, s’adresse à l’une des premières communautés chrétiennes en Thessalonique. L’Église primitive, pleine d’espoir et d’ardeur, attendait la seconde venue du Christ, un événement qui marquait la promesse du salut éternel. Dans cette épître, Paul consolide cette foi et insiste sur la nécessité de vivre une vie chrétienne exemplaire tout en attendait le retour du Seigneur. L’enseignement sur l’espérance et la vigilance face à la parousie (le retour du Christ) est au cœur de ce texte.
1. Vivre dans l’attente active du Seigneur
Dans 1 Thessaloniciens 1,9-10, Paul rappelle aux Thessaloniciens leur conversion et la manière dont ils ont tourné leur dos aux idoles pour se consacrer à Dieu, dans l’attente active de la venue du Christ : « Vous vous êtes tournés vers Dieu des idoles, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, que ressuscita des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. » Cette attente ne doit pas être passive, mais elle est un appel à un engagement total. L’espérance chrétienne est celle de la plénitude de la rédemption, un événement qui touche non seulement l’âme, mais toute l’existence du croyant. Cette attente transforme l’existence présente en un témoignage de foi vivante.
Citation pertinente :
Dans son commentaire sur les Thessaloniciens, le théologien Jean-Baptiste de La Salle écrit : « L’attente du Seigneur n’est pas une simple espérance théorique, mais elle s’incarne dans la vie quotidienne des croyants. » Cette citation nous rappelle que l’attente chrétienne implique une transformation profonde de la vie.
2. La nécessité de rester vigilants
Paul exhorte les chrétiens à être vigilants dans leur foi, car la venue du Christ est incertaine dans le temps, bien qu’elle soit certaine dans son essence. Il dit dans 1 Thessaloniciens 5,2-3 : « Vous savez parfaitement bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : ‘Paix et sécurité !’, alors tout à coup la ruine surviendra. » Cette image du voleur dans la nuit souligne l’imprévisibilité du retour du Christ, ce qui appelle à une vigilance constante et à une vie chrétienne sans relâche. Le chrétien est invité à ne pas se laisser emporter par la fausse sécurité du monde, mais à rester préparé, vigilant et plein d’espérance.
Citation pertinente :
Saint Augustin, dans ses Confessions, parle de cette vigilance constante en disant : « Ce n’est pas la crainte de l’inconnu qui nous importe, mais la préparation du cœur qui permet d’accueillir Celui qui vient. » Cette citation montre que la vigilance chrétienne est avant tout une question de cœur, prêt à accueillir le Seigneur à tout moment.
3. Le rôle de la sanctification dans l’attente
Le retour du Christ n’est pas seulement un moment de délivrance, mais aussi un appel à la sanctification personnelle. Paul rappelle aux Thessaloniciens dans 1 Thessaloniciens 4,3-4 : « La volonté de Dieu, c’est votre sanctification : que vous vous absteniez de l’impudicité, que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté. » Cette exhortation montre que l’attente du Seigneur doit se traduire par un effort constant de purification et de perfectionnement personnel. Le chrétien, en attendant le retour du Christ, doit cultiver la sainteté, car ce n’est que dans la sanctification qu’il peut se préparer pleinement à l’événement eschatologique.
Citation pertinente :
Le cardinal Ratzinger (futur pape Benoît XVI) souligne que « la vraie préparation à la venue du Christ est une vie de purification continue, dans la recherche du bien et la lutte contre tout ce qui est impur. » Cette citation met l’accent sur l’aspect actif de la sanctification, comme un cheminement quotidien vers la perfection chrétienne.
4. L’espérance chrétienne et la solidarité de l’Église
Enfin, Paul nous invite à vivre l’attente du Christ dans un esprit de fraternité et de solidarité. Dans 1 Thessaloniciens 5,11, il dit : « Encouragez-vous donc les uns les autres et édifiez-vous mutuellement, comme vous le faites déjà. » La vigilance et l’espérance chrétiennes ne sont pas des efforts solitaires, mais elles sont vécues dans le cadre de la communauté. L’Église, en tant que corps du Christ, est un lieu où les croyants se soutiennent mutuellement, notamment dans les périodes d’attente et d’incertitude. L’espérance chrétienne est en effet une espérance partagée.
Citation pertinente :
Le pape François, dans sa lettre Evangelii Gaudium, insiste sur le rôle de la communauté dans l’espérance chrétienne : « L’Église est une communauté de frères et sœurs qui se soutiennent dans l’attente du Seigneur. » Cette citation met en lumière l’importance de l’unité dans l’attente chrétienne, un élément fondamental pour vivre de manière authentique la foi.
Conclusion
L’Épître aux Thessaloniciens nous invite à une attente active du Seigneur, une vigilance dans la foi, une recherche constante de la sanctification et une solidarité fraternelle. L’attente du retour du Christ n’est pas un simple espoir passif, mais un engagement quotidien dans la vie chrétienne. En suivant les conseils de Paul, les chrétiens peuvent vivre dans l’espérance tout en transformant leur vie de manière à être prêts, lorsque le Seigneur reviendra dans la gloire. Ce texte de Paul, riche en enseignements pratiques, reste un modèle pour l’Église d’aujourd’hui, où l’espérance chrétienne doit se traduire en actes de foi vivants et en témoignages de l’amour de Dieu.
Pour aller plus loin …
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