33e dimanche ordinaire B

33e dimanche ordinaire B

Frères et sœurs bien-aimés,

Nous voilà au 33e dimanche du temps ordinaire, une étape importante qui nous rapproche de la fin de l’année liturgique. La semaine prochaine, nous serons au dernier dimanche de l’année chrétienne, et cette période nous invite à regarder vers la fin de notre parcours spirituel sur Terre et, plus largement, vers la fin de ce monde. L’Église, à travers les textes de ce dimanche, oriente nos regards vers la venue de Jésus-Christ, ce moment où tout sera renouvelé. C’est donc une invitation à méditer sur la fin du monde et sur ce que cela signifie pour nous, chrétiens, dans notre vie de foi.

L’Apocalypse : Une révélation, pas une catastrophe

Les textes bibliques que nous avons entendus ce dimanche, notamment l’Apocalypse et l’Évangile, relèvent du genre apocalyptique. Ce genre littéraire peut être trompeur si on le lit de manière superficielle, en se concentrant uniquement sur le catastrophisme et la terreur qu’il suscite. En effet, le terme « apocalypse » dans notre langage courant évoque souvent des images de désastre et de fin du monde, comme les films de science-fiction qui dépeignent un monde en ruines. Pourtant, pour nous chrétiens, « apocalypse » signifie avant tout « révélation » ou « dévoilement ». Cela implique que, loin de se réduire à une vision de destruction, le message apocalyptique est un appel à la compréhension et à la transformation. Il est destiné à nous dévoiler la vérité ultime, celle qui se cache derrière les événements apparemment chaotiques de l’histoire humaine.

L’inconsistance du monde créé

La première grande leçon des textes de ce dimanche est l’inconsistance du monde créé. Nous sommes invités à prendre conscience que tout ce qui existe sur cette Terre – les bâtiments, les nations, les vies humaines – est transitoire. Dans la première lecture du Livre de Daniel, le prophète annonce que même ceux qui persécutent les fidèles, ceux qui détiennent le pouvoir et semblent invincibles, finiront par disparaître. Le prince cruel qui persécute le peuple de Dieu mourra seul, et son pouvoir s’effondrera. Cette vision apocalyptique ne vise pas à effrayer, mais à réconforter et encourager les croyants. Ceux qui restent fidèles à Dieu seront sauvés, et l’archange Michel veille sur eux.

De manière similaire, dans l’Évangile, Jésus s’adressant à ses disciples les surprend en leur annonçant que même le Temple de Jérusalem, symbole de la présence de Dieu parmi son peuple, sera détruit. Cela semble impensable pour ses contemporains, mais Jésus leur rappelle que cette destruction n’est pas la fin, que tout ce qui est construit par les hommes disparaîtra un jour. Ce n’est pas la fin de l’histoire, mais un nouveau commencement : sa Parole et sa venue demeureront éternellement. L’espoir chrétien ne réside donc pas dans les choses de ce monde, mais dans la promesse de Jésus, qui rassemble ses élus, au-delà de toute catastrophe.

Réconfort et espérance dans les épreuves

Si les textes apocalyptiques peuvent sembler sombres, leur but est avant tout de nous apporter réconfort et espérance. Dans notre monde d’aujourd’hui, où les nouvelles dramatiques et les crises mondiales nous parviennent sans cesse, il est facile de céder à la peur. Le réchauffement climatique, les menaces de guerre, les pandémies, la violence, et les incertitudes économiques peuvent nous faire craindre que l’humanité soit à l’aube de sa fin. Mais la foi chrétienne nous offre une perspective différente. Tous ces bouleversements sont l’expression de la précarité du monde, mais ils n’ont pas le dernier mot. Jésus nous invite à rester fermes dans la foi, à nous rappeler que tout cela finira un jour, et que ce qui demeure, c’est sa Parole et sa promesse. Nous devons donc garder nos cœurs attachés à Lui et ne pas céder à la panique ou à l’abandon de la foi.

Vivre selon la Parole du Christ

Nous pouvons aujourd’hui actualiser cet appel en réfléchissant à la manière dont les défis contemporains peuvent ébranler notre foi. Les catastrophes naturelles, les crises économiques, la maladie, et même la perte d’êtres chers, sont autant d’événements qui peuvent nous pousser à douter. Cependant, la Parole de Dieu nous invite à rester fidèles, à vivre dans l’espérance. Jésus nous appelle à ne pas chercher à savoir quand la fin du monde viendra, car cela n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est la manière dont nous vivons chaque jour en réponse à la Parole du Christ. En cultivant la charité, en nourrissant notre foi par les sacrements et en persévérant dans l’espérance, nous manifestons notre fidélité au Christ et notre confiance en Lui. Nous devons vivre chaque jour comme si c’était le dernier, mais dans la certitude que, quel que soit le jour, Jésus nous soutient.

Un nouveau monde déjà en gestation

Une image puissante nous est donnée à la fin de l’Évangile : celle du figuier qui bourgeonne, annonçant l’arrivée du printemps. Le figuier, après une longue période de dormance, produit de nouvelles feuilles, signalant que la vie continue, même après un long hiver. Cette image prophétique nous rappelle que, même dans les périodes sombres, un nouveau monde est déjà en train de se préparer. Pour le chrétien, ce temps de bourgeonnement est celui de l’accueil constant du Christ dans sa vie, de l’obéissance à sa Parole. La fin de l’année liturgique nous invite à méditer sur ce processus de transformation intérieure et spirituelle. Le Christ, par son sacrifice suprême, œuvre à notre perfection et nous prépare à la venue de son Royaume.

Conclusion : L’espérance en l’attente du Christ

Chers frères et sœurs, alors que nous nous approchons de la fin de l’année liturgique, l’Église nous invite à nourrir notre espérance dans l’attente du retour du Christ. Les événements de ce monde, aussi dramatiques soient-ils, ne doivent pas nous détourner de notre foi en Lui. Tout ce qui est instable, tout ce qui est temporaire, un jour disparaîtra. Seul Jésus et sa Parole demeureront. À travers cette Eucharistie, prions pour que le Seigneur nous donne la force de tenir bon dans les chamboulements de ce monde, et qu’Il achève en nous l’œuvre qu’Il a commencée par son sacrifice suprême. Amen.


Pour aller plus loin

Vous pouvez lire l’excellent commentaire de Marie Noëlle Thabut en cliquant sur ce lien : http://Michée, justice sociale, droits des pauvres, prophète biblique, Messie, Ancien Testament, Église catholique, justice divine, oppression,

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