2e Dimanche de l’Avent C

2e Dimanche de l’Avent  C

Frères et sœurs,

Dans notre marche irréversible vers les festivités de la nativité, les textes de cette liturgie dominicale nous donnent de contempler la merveille dont le Seigneur viendra nous combler. Déjà la première lecture, extraite du livre du prophète Baruch, nous invite à la joie. Selon la parole du prophète en effet, la Ville Sainte est appelée à quitter sa robe de tristesse et de misère et à revêtir la parure de la gloire de Dieu, à s’envelopper du manteau de la justice de Dieu et à mettre sur sa tête le diadème de la gloire de l’Eternel.

A la lumière de cette parole du Seigneur, nous comprenons que nous ne sommes pas faits pour vivre dans la tristesse et dans la misère. Si Dieu nous a créés et nous a mis sur la terre, c’est pour nous combler de bonheur. Ce bonheur n’est pas seulement matériel, mais il est surtout spirituel. Il a sa source en Dieu lui-même et c’est lui qui nous le donne. C’est le bonheur qui naît de la joie de la libération, de la délivrance de l’exil et de la victoire sur l’ennemi. Ce bonheur est le lot de ceux qui espèrent en Dieu, de ceux qui croient qu’il ne les a pas oubliés, de ceux qui savent qu’il a de la mémoire et qu’il se souvient. Et si Dieu se souvient, nous n’avons donc plus aucune raison de douter de sa capacité à tenir ses promesses, à les réaliser.

Durant ce temps de l’Avent, nous devons davantage croire en lui. S’il a pu libérer tout un peuple en le ramenant sur sa terre, il peut aussi nous arracher aux puissances du Mal. Il peut donc nous tirer des griffes du Malin afin qu’il n’est plus prise sur nous. Il veut vraiment nous conduire dans la joie, à la lumière de sa gloire en nous donnant comme escorte sa justice et sa miséricorde. C’est dire que les injustices, les humiliations et les échecs que nous subissons aujourd’hui connaîtront très prochainement leur fin. Puisque Dieu veut nous rétablir dans sa joie, il veut aussi nous restaurer. Nous ne sommes pas faits pour le malheur mais nous sommes plutôt promis à la gloire dont Dieu comble ceux qui espèrent en son amour, ceux qui acceptent de se lever, de se mettre debout sans se décourager.

Et lorsque le Seigneur va se mettre à réaliser sa promesse en notre faveur, nous serons comme en rêve, car cette réalisation dépassera notre attente. Ce sera comme ou plus que la joie que nous éprouvons à Noël parce que notre bouche sera pleine de rires et nous pousserons des cris de joie. La merveille que le Seigneur fera pour nous créera en nous et autour de nous une ambiance de fête. Avec le Seigneur, on ne vit que dans la joie et le bonheur. Les moments d’épreuves pour le croyant doivent creuser davantage en lui la soif de Dieu, le désir de le recevoir. Ces épreuves ne doivent jamais nous amener à perdre courage puisque nous savons que nous avons un Dieu qui règne sur toute chose et en tout. A cause de cela, l’espoir que nous avons en ce jour où l’Astre d’en haut va nous visiter, en ce jour où le soleil de justice se lèvera doit très vif.

 Dans l’attente de l’avènement de ce jour du Seigneur, saint Paul dans sa lettre aux Philippiens nous exhorte à vivre dans l’amour et nous demande que cet amour nous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui nous feront discerner ce qui est important. Ce qui est important pour nous aujourd’hui, c’est de nous préparer pour accueillir le Christ, Messie de Dieu, qui vient pour nous délivrer de tout mal et nous combler du bonheur auquel nous sommes destinés. Pour l’accueillir, nous devons marcher dans la droiture et sans trébucher. Il s’agit pour nous de tenir bon et ferme dans le respect des commandements de Dieu et de vivre en disciples du Christ au milieu du monde.

Mais avant saint Paul, Jean le Baptiste dans l’Évangile de ce jour nous enjoint aussi de préparer le chemin du Seigneur. En se rangeant dans la famille des grands prophètes qui ont promis au nom du Seigneur Dieu la venue de son Messie, Saint Jean Baptiste par sa prédication nous indique de façon on ne peut plus claire sa venue prochaine. Dieu va bientôt faire irruption dans l’histoire des hommes. Les précisions historiques et religieuses apportées au début de ce texte doivent nous rassurer sur le fait que Dieu intervient et interviendra encore dans l’histoire des hommes, dans la nôtre propre comme dans celle de tous ceux qui attendent la réalisation de ses promesses.

Après la longue attente du Messie par les Israélites, Dieu vient enfin leur manifester son salut. Mieux, ce salut est destiné à tous les hommes. Dieu n’exclut donc personne de son dessein de salut. C’est celui qui le désire qui pourra l’accueillir. Son accueil passe par l’écoute de la voix qui crie à travers le désert. Il faut donc faire silence pour entendre cette voix. Cette voix du Baptiste nous met en garde contre l’insouciance et nous exhorte à la conversion. Celle-ci passe par l’obligation de faire un effort pour tracer un chemin droit et praticable pour le Messie de Dieu qui vient à nous. Il s’agit de combler les ravins de nos doutes et de nos incrédulités car le Seigneur vient vraiment, il vient bientôt ; il s’agit d’abaisser nos montagnes et nos collines d’orgueil, d’égoïsme et de suffisance pour vivre dans l’humilité devant Dieu et au milieu des hommes ; il s’agit d’aplanir les routes déformées en évitant le mensonge, la ruse, la duplicité et tous les autres vices qui nous déforment.

Bref, nous devons disposer tout notre être, apprêter notre cœur pour pouvoir accueillir le Sauveur. Rendons unies les routes inaccessibles et raboteuses de notre vie afin qu’en venant résider chez nous, le Seigneur notre Dieu puisse y avancer sans grande difficulté (cf. Eusèbe de Césarée, LH 1, p.63). En nous rappelant l’universalité du salut de Dieu, Jean Baptiste veut nous conduire à nous dépouiller des préjugés, des réflexes défensifs et offensifs qui conduisent à l’exclusion de nos semblables, pour des motifs relevant de l’antipathie, de la race, de la classe sociale, du handicap, de l’âge et de la religion. Si Dieu offre gratuitement son salut à tout homme, nous n’avons pas le droit d’exclure qui que ce soit de ce salut. Ce temps de l’Avent doit nous apprendre à faire route avec le Seigneur, à accueillir et aimer tous ceux à qui il veut donner son salut. L’essentiel pour nous sera que dans notre marche, nous puissions rencontrer le Messie. Ce désir de rencontrer le Christ doit donc mobiliser toutes nos énergies.

Que le Seigneur ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de son Fils ; qu’il éveille en nous l’intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir. Amen !

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