Le sacrement de mariage est-il dans la Bible ?

Cœurs unis
Cœurs unis

Le mariage, institution naturelle et fondamentale dans l’ordre divin, a été élevé au rang de sacrement par Jésus-Christ. À travers les Écritures, nous voyons que la vocation du mariage est loin d’être une simple construction humaine, mais une alliance divine et spirituelle. Ce sacrement ne se retrouve pas dans la Bible de manière explicite, comme un rite formalisé tel que nous le pratiquons aujourd’hui, mais les fondements spirituels et théologiques du mariage se dessinent clairement tout au long de l’Ancien et du Nouveau Testament.

1. Le mariage à l’origine : Une institution divine

Le premier récit biblique qui évoque le mariage se trouve dans le livre de la Genèse. Dès la création, Dieu établit une relation d’alliance entre l’homme et la femme : « Au commencement, Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Cette union est décrite comme un lien fondamental et naturel, un signe de l’amour créateur de Dieu. Dans la Genèse, l’unité du mariage est marquée par l’appel à l’indissolubilité : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Gn 2, 24). Le mariage est ainsi une institution divine, une relation entre l’homme et la femme fondée sur l’unité et l’indissolubilité.

Bien que le terme « sacrement » n’apparaisse pas dans ce contexte, l’essence même du mariage est déjà présente. Le mariage est un acte de création divine, ancré dans le dessein de Dieu pour l’humanité. C’est cette réalité naturelle qui sera plus tard élevée au rang de sacrement par Jésus-Christ, comme nous le verrons dans les évangiles.

2. Le mariage élevé au rang de sacrement par Jésus-Christ

Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus donne une nouvelle dimension à l’institution du mariage. Lors de son enseignement sur le mariage et le divorce, Jésus affirme l’indissolubilité de l’union : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mt 19, 6). Cette déclaration montre que Jésus ne se contente pas de reconnaître l’institution du mariage, mais il en révèle aussi la dimension sacramentelle et spirituelle.

Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, offre une interprétation théologique plus profonde du mariage, en le liant à l’amour du Christ pour l’Église : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Éph 5, 25). Saint Paul comprend le mariage comme un reflet de l’amour sacramentel du Christ pour son Église. Cette union est désormais vue sous un angle spirituel, une image de l’union du Christ avec l’Église, et par extension, de la relation entre Dieu et l’humanité. Dans cette perspective, le mariage devient plus qu’un simple contrat humain ; il devient une vocation divine, un appel à vivre l’amour de Dieu dans la communion de vie.

3. Le mariage dans le Nouveau Testament : L’exemple de Cana

Le mariage à Cana (Jn 2, 1-11) est un moment clé dans la compréhension du mariage dans la tradition chrétienne. Ce n’est pas un simple événement social, mais un signe de l’interaction divine avec les réalités humaines. Le fait que Jésus choisisse de participer à un mariage et d’opérer son premier miracle en ce lieu est significatif. Il sanctifie ainsi l’union conjugale et la place sous son autorité divine. Le miracle de l’eau transformée en vin révèle également que le mariage, comme tout acte chrétien, est appelé à se nourrir de la grâce divine.

Dans ce passage, Jésus montre que le mariage, tout comme d’autres aspects de la vie humaine, peut être sanctifié par sa présence et par l’action de Dieu. C’est dans cette lumière que l’Église verra le mariage comme un sacrement, une réalité qui dépasse l’aspect terrestre et qui s’inscrit dans un projet divin d’amour et de salut.

4. Le mariage et la liturgie : Une réalité vivante et adaptée dans l’histoire de l’Église

Il est important de noter que la Bible n’est pas un manuel liturgique. Les pratiques liturgiques de l’Église ne se trouvent pas sous une forme détaillée dans les Écritures, et cela est vrai aussi pour le sacrement du mariage. Toutefois, cela ne signifie pas que le mariage chrétien, en tant que sacrement, n’a pas de fondement biblique. Au contraire, l’enseignement des Écritures sur l’amour, l’unité et la fidélité trouve sa pleine expression dans le rite du mariage tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans l’Église catholique.

L’Église a développé au fil des siècles une liturgie du mariage qui reflète la nature sacramentelle du mariage chrétien. Bien que la forme actuelle de la célébration du mariage n’apparaisse pas de manière explicite dans la Bible, son essence est profondément enracinée dans la Parole de Dieu. C’est le travail du Saint-Esprit, dans l’histoire de l’Église, d’adapter et de formaliser cette réalité divine selon les besoins pastoraux des communautés chrétiennes.

Conclusion : Le mariage, un sacrement d’amour et de communion

Le sacrement du mariage est profondément ancré dans les Écritures et dans la tradition de l’Église. Bien qu’il n’apparaisse pas sous la forme d’un rite établi dans la Bible, les principes qui fondent ce sacrement sont clairs : l’amour, l’unité et l’indissolubilité. Jésus a élevé cette institution naturelle à un sacrement, un signe de l’alliance de Dieu avec son peuple. Le mariage chrétien devient ainsi un moyen de vivre l’amour de Dieu dans la réalité humaine, en unissant deux personnes dans une communion qui reflète l’amour du Christ pour l’Église.

Le mariage chrétien, par la grâce de Dieu, devient une voie de sanctification pour les époux, et un témoignage vivant de l’amour divin dans le monde. C’est une vocation à l’amour fidèle, à la réconciliation et à la communion, une vocation que l’Église continue à enseigner et à vivre à travers les âges, guidée par l’exemple du Christ.


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