Esther (grec) : Au secours du peuple par la prière et la confiance

Le livre d’Esther, dans sa version grecque, représente un témoignage fascinant de la fidélité de Dieu et de l’importance de la prière et de la confiance dans des moments de grande détresse. Ce livre, qui raconte l’histoire de la reine Esther et de la délivrance miraculeuse du peuple juif, illustre comment Dieu intervient dans l’histoire des peuples, même lorsqu’Il semble absent. À travers Esther, nous voyons un modèle de foi, de courage et de détermination, soulignant que, même dans des situations apparemment désespérées, la prière et la confiance en Dieu peuvent mener à la victoire.

1. Contexte historique : L’exil et la menace du peuple juif

Le livre d’Esther se déroule pendant l’exil des Juifs sous l’empire perse, un temps où le peuple d’Israël, bien qu’ayant retrouvé une certaine stabilité après la déportation, se trouve toujours à la merci des puissances dominantes. C’est dans ce contexte que l’histoire d’Esther se déploie, avec une menace qui pèse sur tout le peuple juif, décrite par le méchant Haman, vizir du roi Assuérus. Haman manœuvre pour détruire les Juifs et obtient l’ordre royal pour leur annihilation.

Le livre d’Esther ne mentionne pas directement Dieu, ce qui rend cette œuvre unique dans la littérature biblique. Cependant, à travers les événements, il est évident que Dieu est à l’œuvre, guidant et protégeant son peuple, souvent par des actions humaines de foi et de courage. Un verset clé qui souligne ce thème se trouve dans Esther 4:14 : “Qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ?” Ce verset, adressé par Mardochée à Esther, met en lumière la providence divine dans l’histoire du salut.

2. La prière : Un appel à la conversion et à la solidarité

Avant de prendre toute action, Esther convoque les Juifs à un jeûne et à la prière, cherchant ainsi la volonté de Dieu dans une situation apparemment sans issue. Ce moment de prière et de jeûne, organisé par Esther, souligne la nécessité de se tourner vers Dieu dans les moments de crise. L’acte de prière devient ici un acte de solidarité communautaire, un acte de foi collective pour implorer la miséricorde divine.

En Esther 4:16, Esther déclare : “Va, assemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi. Ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni nuit ni jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes.” Ce passage montre l’importance du jeûne et de la prière comme moyens d’union avec Dieu et avec les frères et sœurs dans la foi.

L’auteur spirituel Jean-Pierre de Caussade a écrit : “La prière est le souffle de l’âme; c’est elle qui réveille l’esprit de confiance et la force intérieure qui est en nous.” Cette citation trouve une résonance parfaite dans le contexte de l’histoire d’Esther, où la prière collective devient un canal de grâce et d’intercession.

3. La confiance en Dieu et le courage de l’action

Un autre aspect crucial du livre d’Esther est l’exemple de la foi agissante. Après avoir prié et jeûné, Esther prend le courage de se rendre auprès du roi, une démarche dangereuse qui pourrait lui coûter la vie. Elle n’a pas de certitude quant à l’issue de son action, mais sa confiance en Dieu la pousse à agir. Son acte de foi est accompagné de la sagesse et de la discrétion nécessaires pour préserver le peuple et se préparer à la délivrance.

En Esther 5:2, il est écrit : “Lorsque le roi la vit, il lui tendit le sceptre d’or qui était dans sa main. Esther s’approcha et toucha le bout du sceptre.” Ce geste montre non seulement la faveur royale, mais il symbolise aussi la foi d’Esther qui se remet entre les mains de Dieu et du roi. Elle fait un acte de confiance et d’obéissance à la volonté divine, sans savoir ce que l’avenir lui réserve.

Saint Thomas d’Aquin, théologien et philosophe catholique, a souvent écrit que “la foi sans les œuvres est morte”. Ce principe trouve une application parfaite dans le livre d’Esther, où la foi de la reine se manifeste par ses actes courageux et son rôle déterminant dans le salut de son peuple.

4. La délivrance : Le triomphe de la prière et de la justice divine

Finalement, grâce à son courage, à sa foi et à la prière collective, Esther réussit à inverser la décision de Haman et à sauver son peuple. La délivrance des Juifs est un signe éclatant de la providence divine, qui agit en réponse à la prière et à la fidélité de ceux qui Lui font confiance. Ce moment de salut est célébré chaque année lors de la fête de Pourim, instituée pour commémorer cet événement.

Le verset d’Esther 9:1 nous rappelle l’importance de la justice divine : “Le treizième jour du douzième mois, le mois d’Adar, on se leva pour se venger de ceux qui les haïssaient.” La délivrance des Juifs, loin d’être une simple victoire humaine, est présentée comme l’œuvre d’un Dieu qui intervient pour restaurer la justice et la paix.

Ainsi, le livre d’Esther offre une vision catholique profonde de la prière et de la confiance en Dieu. En dépit des épreuves et des dangers, il rappelle que Dieu est fidèle à ses promesses et qu’Il répond aux appels sincères de ceux qui L’invoquent.

Conclusion : Une leçon de foi et de courage pour les chrétiens

Le livre d’Esther nous enseigne que, face à l’adversité, la prière et la confiance en Dieu sont essentielles pour vivre selon Sa volonté. La fidélité d’Esther à Dieu, combinée à son courage, nous invite à agir dans nos propres vies avec foi, même quand l’avenir semble incertain. C’est par la prière, le jeûne et la confiance totale en la providence divine que le peuple juif a été sauvé, et c’est de la même manière que nous, chrétiens, devons chercher la voie de Dieu dans nos moments de crise.

L’exemple d’Esther nous montre qu’aucun défi n’est trop grand pour ceux qui placent leur confiance en Dieu et que, dans le cadre de la prière, le Seigneur accomplit des miracles pour ceux qui Lui restent fidèles.