Marie, Mère de Dieu (Ga 4, 4-7)

Marie, Mère de Dieu (Ga 4, 4-7)

En ce premier jour de l’année, l’Église célèbre la Solennité de Marie, Mère de Dieu, un dogme central de la foi chrétienne proclamé au Concile d’Éphèse en 431. À travers la lettre de saint Paul aux Galates (Ga 4, 4-7), nous sommes invités à contempler la maternité divine de Marie comme le cœur du mystère de l’Incarnation et comme une source de grâce pour notre cheminement spirituel. Ce passage, profondément théologique, éclaire notre compréhension de la filiation divine et du rôle unique de Marie dans le dessein salvifique de Dieu.

« En la plénitude des temps » : Le mystère de l’Incarnation

« Mais, lorsque les temps furent accomplis, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi. » (Ga 4, 4) Avec ces mots, saint Paul situe l’Incarnation dans une perspective d’accomplissement. La venue du Christ marque la plénitude des temps, c’est-à-dire le moment précis choisi par Dieu pour réaliser son plan de salut.

Origène, dans son commentaire sur les Écritures, explique : « La plénitude des temps signifie que tout ce qui précède dans l’histoire s’oriente vers cet événement unique : l’Incarnation. » Le fait que Jésus soit « né d’une femme » met en lumière le rôle essentiel de Marie dans ce mystère. Elle devient, par son « fiat », le point de rencontre entre le divin et l’humain.

Pour nous, débuter l’année en contemplant l’Incarnation nous invite à reconnaître que chaque moment de notre vie est appelé à participer à ce mystère d’union entre Dieu et l’humanité. Ce temps de renouveau est une occasion de vivre plus intensément dans la foi et dans la gratitude pour le don du salut.

Marie, Mère de Dieu : un titre de foi et d’espérance

La maternité divine de Marie, affirmée par le dogme de Theotokos (Mère de Dieu), est le fondement de notre foi en l’Incarnation. Saint Paul souligne que Jésus est « né d’une femme » pour souligner que le Fils de Dieu s’est pleinement inséré dans l’histoire humaine. Saint Cyrille d’Alexandrie, défenseur de ce dogme, affirme : « Si le Verbe a véritablement assumé notre chair, alors celle qui l’a enfanté est véritablement la Mère de Dieu. »

Ce titre, loin de diminuer la gloire de Dieu, magnifie son œuvre, car il révèle que, par Marie, Dieu a choisi de partager pleinement notre condition humaine. Pour nous, reconnaître Marie comme Mère de Dieu est une invitation à entrer dans une relation filiale avec elle. En ce début d’année, elle se présente à nous comme une mère qui veille, intercède et guide ses enfants sur le chemin du salut.

Filiation divine : un héritage à accueillir

« Et pour que nous recevions la condition de fils. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : ‘Abba, Père !’ » (Ga 4, 5-6) Par l’Incarnation et la rédemption opérée par le Christ, nous devenons fils et filles adoptifs de Dieu. Cette filiation divine n’est pas une métaphore, mais une réalité spirituelle : nous participons à la vie même de Dieu.

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne : « Être fils adoptif signifie participer pleinement à la vie divine par la grâce. » (CEC, §1997) Ce don extraordinaire est rendu possible grâce à Marie, qui nous donne le Fils de Dieu. En contemplant ce mystère, nous sommes appelés à renouveler notre conscience de cette dignité et à vivre en cohérence avec cet appel.

En ce jour qui ouvre une nouvelle année, ce verset nous invite à une confiance renouvelée : nous ne sommes pas seuls face aux défis de la vie. En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes accompagnés par l’Esprit Saint, qui nous donne force, lumière et consolation.

Un héritage de liberté : vivre en enfants de Dieu

« Ainsi, tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier : c’est l’œuvre de Dieu. » (Ga 4, 7) La filiation divine, reçue par le baptême, nous libère de l’esclavage du péché et nous rend héritiers du royaume de Dieu.

Saint Ambroise écrit : « Celui qui est en Christ n’est plus esclave de la peur, mais libre dans l’amour. » Cette liberté, loin d’être une autonomie sans Dieu, est une invitation à vivre dans la lumière de la vérité et dans l’amour du prochain. En ce premier jour de l’année, il est bon de nous interroger : vivons-nous pleinement cette liberté d’enfants de Dieu ?

Marie, en tant que Mère de Dieu et notre Mère spirituelle, nous accompagne dans ce chemin de liberté. Par son intercession, elle nous aide à surmonter les chaînes du péché et à marcher avec confiance vers la plénitude de la vie divine.

Conclusion : Une année sous le signe de Marie et de la filiation divine

Ga 4, 4-7 nous invite à commencer l’année en contemplant la maternité divine de Marie et le mystère de notre filiation divine. Ces vérités, profondément enracinées dans la foi catholique, sont une source inépuisable d’espérance et de joie. En nous tournant vers Marie, nous découvrons une mère aimante qui nous guide vers son Fils et nous aide à vivre pleinement notre vocation d’enfants de Dieu. Que cette année nouvelle soit illuminée par cette vérité et enrichie par la grâce du Verbe incarné.


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