Homélie de la Vigile de Noël

Homélie
Homélie

Accueillir Dieu en accueillant les exclus

Frères et sœurs bien-aimés,

En cette vigile de Noël, nous sommes invités à méditer sur le grand mystère de l’Incarnation, ce moment où Dieu a choisi de se faire proche de nous, en prenant la condition humaine. Mais il est frappant de constater qu’au cœur de cet événement bouleversant, un détail revient avec insistance : il n’y avait pas de place pour Marie et Joseph.

1. L’indisponibilité pour accueillir Dieu
Quand Joseph et Marie arrivent à Bethléem, Marie est sur le point d’accoucher. Ils cherchent un lieu où se reposer, mais les portes restent fermées. Cet épisode ne se limite pas à une anecdote historique. Il révèle une réalité plus profonde : le cœur humain et nos sociétés peuvent être indisponibles à accueillir Dieu.

Cette indisponibilité ne s’exprime pas seulement dans le refus de loger Marie et Joseph. Elle se manifeste aussi dans notre incapacité à accueillir l’étranger, le réfugié, le déplacé de guerre ou l’exilé. Refuser d’ouvrir nos portes à ceux qui fuient la misère ou les violences, c’est refuser d’ouvrir nos vies à Dieu lui-même. Le Christ l’a dit : « Ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites » (Mt 25, 40).

2. Les Bergers : rejetés mais choisis par Dieu
Dieu choisit d’annoncer la naissance de son Fils à des bergers. Ces hommes, méprisés par la société, vivaient en marge, considérés comme impurs et indignes. Ils partageaient souvent leurs nuits avec les troupeaux, dans des conditions précaires, proches des animaux.

Mais voilà que les cieux s’ouvrent pour eux. Les anges chantent : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! » et leur annoncent la Bonne Nouvelle. Pourquoi eux ? Parce que Dieu renverse les logiques humaines. Il ne se révèle pas d’abord aux puissants, mais aux petits, aux humbles, aux rejetés. Toute la vie de Jésus sera marquée par cette option préférentielle pour les pauvres : il touchera les lépreux, mangera avec les publicains et accueillera les prostituées.

3. Fêter Noël : accueillir l’étranger et les inutiles
Noël, frères et sœurs, n’est pas simplement une fête familiale ou une tradition. C’est une invitation à ouvrir nos cœurs et nos maisons à ceux qui n’ont pas de place. C’est reconnaître dans l’étranger, le pauvre, le marginal, le visage du Christ.

Dans nos sociétés modernes, combien de personnes sont reléguées au second plan, considérées comme inutiles ou indésirables ? Les migrants, les sans-abris, ceux qui exercent des « sous-métiers », les prostituées, les personnes âgées isolées… Fêter Noël, c’est leur faire de la place.

La crèche, avec ses personnages simples et modestes, nous rappelle que Dieu se plaît à naître là où l’homme a peu de choses à offrir, mais un cœur grand ouvert.

4. Conclusion : Une réponse d’espérance
Alors que nous célébrons cette vigile de Noël, demandons à Dieu de transformer nos cœurs. Qu’il nous donne de voir en chaque personne un frère ou une sœur. Ouvrons nos vies à Dieu en ouvrant nos portes à ceux qui sont dans le besoin.

En faisant de la place à l’étranger, nous faisons de la place à Dieu. En aimant les exclus, nous entrons dans la logique de l’Évangile. Et nous découvrons que le Christ, né dans une mangeoire, continue de naître dans les lieux humbles et les cœurs disponibles.

Amen.

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