Messagers de la Bonne Nouvelle (Is 52, 7-10)

Messager de Dieu
Messager de Dieu

En cette période de Noël, la prophétie d’Isaïe 52, 7-10 résonne avec une puissance particulière. Elle annonce la venue de Dieu au cœur de l’histoire humaine, un message d’espérance et de réconfort pour tous les croyants. Ces versets, profondément enracinés dans l’attente messianique d’Israël, trouvent leur accomplissement dans la naissance de Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné. Loin d’être une simple proclamation de victoire, ce passage nous invite à méditer sur l’action de Dieu qui apporte la paix, le salut et la rédemption dans un monde marqué par l’attente et les ténèbres.

1. Le messager de paix : Une annonce universelle

« Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de la bonne nouvelle » (Is 52, 7). Ces paroles d’Isaïe décrivent un moment d’exultation : un messager arrive avec la proclamation tant attendue que Dieu règne et que la paix est enfin rétablie. Dans le contexte de Noël, ce messager est incarné par les anges qui annoncent aux bergers la naissance du Sauveur à Bethléem : « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple » (Lc 2, 10).

Pour saint Augustin, la paix divine est « le repos de l’âme en Dieu » (Confessions, I, 1). Cette paix dépasse les simples accords humains ou l’absence de conflits. Elle s’enracine dans la réconciliation de l’homme avec son Créateur, un acte accompli par l’incarnation et la mission rédemptrice du Christ. Noël nous rappelle que cette paix est offerte à tous, sans distinction. Elle est universelle et appelle chaque croyant à devenir, à son tour, un messager de paix dans un monde souvent fracturé.

2. Le règne de Dieu : Une promesse accomplie

« Ton Dieu règne ! » (Is 52, 7). Cette affirmation est au cœur de la proclamation d’Isaïe. Elle est un cri de victoire qui éclaire l’histoire du salut. Par la naissance de Jésus, Dieu inaugure un règne de justice, d’amour et de miséricorde. Ce règne, cependant, ne s’impose pas par la force, mais par l’humilité et le service. La crèche de Bethléem est le trône du Roi des rois, un trône dépouillé, mais rayonnant de la lumière divine.

Dans son œuvre Jésus de Nazareth, Benoît XVI souligne que « le règne de Dieu n’est pas une structure de pouvoir terrestre, mais la seigneurie de Dieu sur l’humanité et la création. » Noël nous invite à reconnaître cette seigneurie dans nos vies, à nous soumettre non pas par contrainte, mais dans la joie et la gratitude. Cela implique d’accueillir Jésus comme le centre de notre existence et de participer activement à l’avènement de son royaume dans le monde.

3. Le salut visible pour tous les peuples

« Tous les confins de la terre verront le salut de notre Dieu » (Is 52, 10). Par cette déclaration, Isaïe prophétise un salut universel qui ne se limite pas à Israël, mais s’étend à toutes les nations. La naissance de Jésus manifeste cette dimension universelle. Les mages venus d’Orient, représentant les nations païennes, viennent adorer l’Enfant Jésus, reconnaissant en Lui le Sauveur du monde.

Comme l’affirme le concile Vatican II dans Lumen Gentium (n°9), « l’Église, en tant que peuple de Dieu, est un sacrement d’unité pour toute l’humanité. » La venue du Christ invite chaque croyant à dépasser les frontières culturelles, ethniques et sociales pour accueillir l’autre comme un frère ou une sœur dans l’unique famille de Dieu. Noël est ainsi un appel à l’unité et à la solidarité, un rappel que le salut offert par Jésus est un don pour tous, indépendamment de nos différences.

4. La consolation divine : Une promesse de rédemption

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 52, 9). Noël est une réponse directe à cette promesse de consolation. La venue de Jésus dans notre monde n’est pas un événement isolé, mais l’accomplissement de l’amour fidèle de Dieu envers son peuple. Dans la crèche, nous voyons un Dieu qui se fait proche, qui partage nos joies et nos souffrances, qui nous relève dans nos épreuves et nous guide vers la plénitude de la vie.

Saint Jean-Paul II, dans son homélie de Noël 1999, déclarait : « Dans l’Enfant de Bethléem, Dieu se fait Emmanuel, ‘Dieu avec nous’, pour nous consoler et nous sauver. » Cette consolation divine, offerte à travers la naissance du Christ, s’adresse à chacun de nous. Elle nous rappelle que, même dans les moments de détresse ou de doute, Dieu ne nous abandonne jamais.

Conclusion : Noël, la joie d’une promesse réalisée

En méditant sur Isaïe 52, 7-10 en cette nuit de Noël, nous découvrons la richesse d’un message qui transcende le temps et l’espace. Noël est la réalisation des promesses divines, un moment où la lumière de Dieu éclaire nos ténèbres. C’est une invitation à accueillir la paix, à reconnaître le règne de Dieu, à partager le salut universel et à recevoir la consolation divine.

Chers frères et sœurs, en contemplant la crèche ce soir, ouvrons nos cœurs à cette Bonne Nouvelle. Devenons des messagers de paix, porteurs de joie et témoins vivants du salut que Jésus apporte au monde. « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de la bonne nouvelle ! » (Is 52, 7).

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