Le passage de l’Évangile selon Saint Luc (Lc 3, 10-18) nous introduit dans une période de purification et de préparation spirituelle, particulièrement significative pendant l’Avent. Ce texte met en lumière l’enseignement de Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus, qui appelle les foules à une transformation radicale de cœur, un message plus pertinent que jamais dans l’attente de la venue du Christ. En cette saison liturgique de l’Avent, qui est un temps d’attente active et de purification, cet évangile nous invite à vivre la conversion à travers des actes concrets de charité et de justice. Ce texte, riche d’enseignements, nous aide à mieux comprendre la façon dont nous pouvons nous préparer à recevoir le Sauveur.
Jean-Baptiste, voix dans le désert : Appel à la conversion
Le début de ce passage nous rapporte l’appel pressant de Jean-Baptiste aux foules : « Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10). Ces mots résonnent profondément dans le contexte de l’Avent, où l’Église nous invite à « faire des chemins droits » pour le Seigneur. Jean-Baptiste ne se contente pas de dire aux gens de se repentir, il leur donne aussi des instructions précises sur ce qu’ils doivent changer dans leur vie. Sa prédication est une préparation pratique à la venue du Messie, qu’il identifie comme celui qui baptisera « dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3, 16).
L’auteur spirituel Henri Nouwen rappelle que l’Avent est un temps de retour à la simplicité et à l’humilité : « Ce n’est pas dans l’accomplissement de grandes œuvres extérieures que nous devons chercher la conversion, mais dans un retour intérieur à la foi authentique, une foi qui se traduit par des actes concrets de charité et de justice. » Cette invitation à la conversion du cœur est particulièrement liée à la préparation de l’âme à recevoir le Christ. Comme Jean-Baptiste le dit aux foules, cette conversion implique des actions visibles : « Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il en donne une à celui qui n’en a pas » (Lc 3, 11). Un appel à la solidarité, si cher à l’enseignement chrétien.
Des actes concrets pour la vie nouvelle : Justice et partage
Jean-Baptiste insiste sur des actes concrets de justice et de charité comme moyens essentiels pour la préparation à la venue du Christ. Dans sa réponse aux questions des collecteurs d’impôts et des soldats, il leur demande de ne pas extorquer d’argent et de vivre dans l’équité (Lc 3, 13-14). Dans ce contexte, l’Avent nous invite à revoir nos priorités, à remettre en question nos comportements et à pratiquer la charité et la justice, non seulement en paroles, mais surtout en actes. L’Évangile nous montre ainsi que la conversion n’est pas uniquement un appel à la prière, mais aussi à l’action envers les autres.
L’auteur spirituel Romano Guardini souligne l’importance de ce lien entre foi et actes : « La foi authentique, qui se traduit dans l’amour, ne consiste pas seulement en de belles paroles, mais en des actions concrètes de miséricorde. » En cette période de l’Avent, la charité se manifeste dans la réconciliation, le partage des biens matériels, et la recherche du bien-être de l’autre, un principe fondamental du Royaume de Dieu.
La Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur : Espérance et joie
Malgré la rigueur de l’appel à la conversion, Jean-Baptiste annonce aussi la venue du Messie, un Messie qui apportera non seulement le jugement, mais aussi la consolation et la joie. Il s’agit d’un moment où la souffrance cède la place à la lumière, un appel à la purification, mais aussi une promesse d’espérance. « Il est plus puissant que moi, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3, 16). Cette promesse d’un baptême dans l’Esprit rappelle à la fois la purification et l’union spirituelle avec Dieu qui se manifeste dans la venue du Christ. L’Avent est donc un temps de joyeuse espérance, où les croyants attendent non seulement la naissance du Sauveur à Bethléem, mais aussi son retour glorieux à la fin des temps.
Le Pape Benoît XVI a écrit : « L’attente de la venue du Sauveur est remplie de lumière, de joie et d’espérance. Nous ne vivons pas seulement de la mémoire du Christ né à Bethléem, mais nous attendons son retour dans la gloire pour instaurer son Règne. » Cette double attente – celle de la première et de la seconde venue de Jésus – nourrit notre prière et notre vie chrétienne tout au long de l’Avent. C’est une période où l’espérance chrétienne s’épanouit dans la confiance que Dieu accomplira ses promesses.
Vivre l’Avent : Une invitation à la transformation intérieure
Dans la conclusion de ce passage, Jean-Baptiste déclare que, même s’il n’est pas le Messie, il prépare la voie pour celui qui apportera la salvation (Lc 3, 18). L’appel de Jean est celui d’un précurseur, d’un témoin de la lumière à venir, et son message nous invite à accueillir la transformation intérieure nécessaire pour vivre pleinement notre foi. L’Avent, à travers la figure de Jean-Baptiste, nous pousse à vivre une transformation intérieure qui se traduira par une foi vivante, une charité active et une espérance nourrie par la promesse de Dieu.
En cette période liturgique, l’Église nous invite à examiner nos vies à la lumière de l’Évangile. Le temps de l’Avent n’est pas seulement un temps d’attente, mais un appel à une véritable transformation intérieure, afin de préparer le chemin du Seigneur dans nos cœurs. Saint Augustin nous rappelle que « l’attente du Seigneur est une quête constante du cœur pur et juste, une recherche de la lumière dans l’obscurité du monde ».
Conclusion : Une préparation active et espérance vivante
Lc 3, 10-18 nous invite à vivre l’Avent non seulement comme un temps de prière et de pénitence, mais aussi comme un moment de transformation concrète de nos vies. Jean-Baptiste nous montre la voie en nous appelant à une conversion authentique qui se manifeste par des actes de charité et de justice, tout en nourrissant notre espérance en la venue du Sauveur. En cette période liturgique, nous sommes invités à préparer nos cœurs à recevoir Jésus, à accueillir sa lumière, et à vivre dans la joie de l’espérance chrétienne.
